Maison Delmas

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > La Bastide-Clairence

Cette maison, d'abord connue sous le nom de Bonecare, est probablement liée à la famille de Bernad et Guilhot de Bona carra, figurant dans la liste des premiers habitants de la bastide, en 1347. Elle est citée dès 1473 dans les archives de la confrérie Saint-Nicolas (Joaninote de Suzanne, dame de Bonecare).

La maison qui occupe deux unités parcellaires originelles de la Bastide, est reconstruite à la fin du 17e siècle, la porte à fronton sur l'élévation nord étant datée de 1690. L'ancien nom de la rue, "rue de la Belle Marche", constitue peut-être une référence au degré de pierre donnant sur cette porte monumentale. Ce chantier a probablement marqué les esprits, puisque dans un acte notarié de 1742 elle est encore dite "maison neuve de Bonecare de dessous".

Si dans la tradition locale, cette maison était désignée comme ayant abrité une synagogue, rien ne l'atteste : ni les "régalements de la taille", ni les actes notariés sous l'Ancien Régime ne font pas apparaître de juifs habitant cette maison. Le symbole christique "IHS" surmontant la porte au nord, est également en contradiction avec l'affectation supposée.

Le nom actuel de la maison vient du mariage en 1736, de Saubat Mathieu Delmas, marchand drapier, avec Jeanne de Saint Bois, héritière de "Bonnecarre autrement Bourtoumieu". Leur fils Jean Jérôme Delmas (1752-1828) a marqué l'histoire du village. Avocat au Parlement, il a été lieutenant de maire et procureur de La Bastide de mars 1780 à 1791 et a été actif durant cette période dans la vie politique locale. Héritant de cette maison par sa mère, le linteau encastré dans le banc adossé, ou "taoulé", porte les noms de ses aïeux maternels "Jean Pierre de Mendilaharse et Jeanne Diharse". En 1785, il rachète les maisons en ruine Chinon et Lacroix, accolées à la maison, afin d'étendre la propriété.

La maison est représentée sur le plan cadastral de 1835 selon une emprise similaire à l'actuelle. La matrice indique qu'elle appartient à cette époque à Pierre Caillava, qui possédait de nombreux biens dans le village, comme les maisons Caroulette, Chory, Chinon, Maison Vieille, ainsi que plusieurs fermes, telles que Jacques, Bigné, Saint Anthony...

Quelques remaniements ont été effectués à partir des années 1980, une porte cochère a été détruite pour la construction d'un mur au nord, et l’élévation ouest présente des ouvertures en briques et en ciment probablement créées à la même période.

Périodes

Secondaire : 4e quart 17e siècle

Principale : 4e quart 20e siècle

Dates

1690, porte la date

Grande maison de plan massé, elle partage son androne au sud avec la Maison Maïtena, tandis qu'elle est longée par la rue Jésus au nord.

Son élévation principale, à l'est sous pignon, est homogène. Elle est composée de trois travées divisées en trois niveaux, entre des têtes de mur en calcaire. Le rez-de-chaussée est ouvert à droite par une porte en pierre de Bidache avec bases et larmier moulurés, l'encadrement est chanfreiné. Elle est jouxtée à gauche d'un petit banc adossé en pierre, ou "taoulet", portant une plaque avec inscription probablement en remploi. Deux fenêtres alignées présentent également des encadrements en calcaire, avec appuis et larmiers moulurés. Le tout est encadré par deux oculus en calcaire. Le deuxième niveau en encorbellement est marqué par une sablière moulurée entre deux corbeaux à trois quart-de-rond. Ce niveau à pans de bois est percé par trois ouvertures alignées à encadrements en bois. Le troisième niveau est ouvert par deux petites fenêtres carrées donnant sur les combles. Sous l'avant-toit, les extrémités des pannes sont chantournées en profil de courbes et contrecourbes.

L'élévation nord est particulièrement soignée, composée de trois niveaux et trois travées. L'entrée monumentale, surélevée de trois marches, avec une porte en arc plein-cintre présente une agrafe avec l'inscription "IHS/1620". Deux pilastres avec bases et impostes moulurées l'encadrent et supportent un fronton en attique percé d'un oculus en son centre. Ce fronton est couronné sur ces angles par trois amortissements composés de petites obélisques supportant des sphères. Les deux fenêtres de droite sont des croisées à encadrement en calcaire, avec larmier et appui moulurés. Cette élévation est coiffée d'un toit en pavillon dans le pan nord de la toiture, couvrant deux lucarnes avec frontons en attique et mêmes amortissements que la porte centrale.

Le mur ouest est quasiment aveugle, deux ouvertures en béton et encadrement en briques donnent accès à une petite cour.

A l'intérieur, une pièce à vivre occupe la partie ouest du rez-de-chaussée, avec d'imposants corbeaux de cheminées conservés, ainsi qu'une pierre d'évier dont l'écoulement est visible depuis l'androne, dans le mur gouttereau sud.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : bois

    Mise en oeuvre : pan de bois

  3. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : petit appareil

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

État de conservation
  1. remanié
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , La Bastide-Clairence , Rue Saint-Jean

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1835 A 422, 2016 A 358

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